La tour, donjon carré, de Château-Chervix en Haute-Vienne
La tour de Château-Chervix est l’ancien donjon du château fort construit par les vicomtes de Limoges au XIIème siècle. Ces derniers rendaient hommage à l’abbé de Saint Martial de Limoges, comme pour leurs châteaux de Limoges et de Pierre-Buffière.
Au début du XIIème siècle, le vicomte de Limoges y envoyait ses principaux prisonniers comme dans les châteaux d’Aixe, de Nontron et d’Excideuil.
Durant le XIVème siècle, les Anglais s’en emparèrent deux fois, en 1356 et en 1380. La seconde fois, ils y tinrent garnison en 1381, puis le quittèrent moyennant une somme d’argent.
Au XVème siècle, Gouffier de l’Hermite, capitaine de Châlucet, acheta la châtellenie de Château-Chervix à Jean de Bretagne, en 1452. Sa famille voulut la racheter peu après, grâce à un droit stipulé dans l’acte de vente, mais Gouffier s’y opposa et il fallut une ordonnance du roi Charles VII, en 1455, pour qu’il s’en dessaisisse. Plus tard, le château fut à nouveau vendu, puis il fut cédé, en 1487, aux seigneurs de Saint Jean-Ligoure, Jean et Antoine de Coignac.
En 1553, François de Coignac, suite à l’arrestation de son beau-père accusé de falsifier des monnaies du roi, fit incendier son château après avoir fait tuer tous ses habitants, dont des membres de sa famille.
La légende dit que le châtelain, aidé de son âme damnée Bernadiéra, poursuivait l’idée machiavélique de transformer le métal en or. Effrayés à l’idée de voir ses affaires découvertes, ils décidèrent de faire disparaître toutes les traces de leurs actes, et afin d’éviter toute trahison, tuèrent leur entourage et brûlèrent le château. Il ne subsista que le donjon et quelques murs d’enceintes.
A la fin du XVIème siècle, des Huguenots s’en emparèrent, mais peu de temps, car on le leur reprit presque aussitôt. La terre de Château-Chervix fut donc confisquée par le roi et donné au seigneur de Lanzat. Le château, qui ne fut jamais réparé, connut alors une succession de propriétaires, jusqu’en 1660, date à laquelle ses ruines furent acquises par la famille de Joussineau de Tourdonnet, qui les conserva, semble-t-il, jusqu’à la Révolution.
Si vers 1860, il restait encore des murs de 12 à 15 m de haut à l’Est et au Sud de la tour,aujourd’hui il ne subsiste plus quelques murs qui dépassent à peine le niveau du sol et le donjon.
Aspect architectural :
Ce donjon, appelé « La Tour », culmine à 418 m d’altitude et mesure 32 m de haut. Il est classé monument historique et fait parti des donjons carrés les mieux conservés. Il est de plan rectangulaire (9x13m), ce qui entraîne un système de contreforts différents en fonction des côtés. Au Nord et au Sud, il y a trois contreforts supportant deux arcades en plein cintre. A l’Ouest, il n’y en a que deux cantonnant une arcade, qui se divise en deux arcatures en plein cintre, retombant sur un corbeau commun. Celles de l’Est sont démolies.
Les murs ont une épaisseur de 2 m et sont construits avec des pierres irrégulières de schiste et de granit. Le donjon possédait trois étages, séparés par des planchers de bois et devaient communiquer par des échelles amovibles.
Sur la face Sud se situe la porte d’accès principal à 7,30 m du sol. Une autre porte est présente aux deux tiers de la hauteur du second étage et une archère au troisième. La face Est comporte deux portes situées l’une au-dessus de l’autre. La face Ouest présente une archère très étroite au milieu du même étage et une porte aux deux tiers de la hauteur et sur la face Nord, il y a deux fenêtres géminées, en plein cintre, séparées par une colonnette ronde.
Un Refuge Secret :
Il existe également , au pied de la tour, un boyau fermé avec des « loges » de chaque coté. Le tout sur une dizaine de mètres et ne dépassant pas 1 m de hauteur.
Cette cache permettait de stoker de la nourriture et de se soustraire aux représailles des bandes armées qui sillonnaient parfois la région !
source: http://tour.chervix.free.fr/index_fichiers/Page341.htm