Château de Sainte-Fortunade en Corrèze
Sainte-Fortunade tient son nom de sa sainte patronne dont les reliques voyageuses s'arrêtèrent là au IXe siècle.
Le territoire de la commune fût un lien de passage dès le néolithique, à l'âge du bronze et à l'âge du fer comme en témoignent la très vieille route proto-historique joignant l'Armorique à la Méditerranée, le dolmen disparu de Clairfage et les nombreux silex recueillis à Embesse. Les gallo-romains y laissèrent d'importantes traces à Boussac, Les Torts, Ampinat.
Le bourg s'appelait St Martial Le Noir avant 894 date à laquelle il changea de nom suite à l'arrivée des reliques de Fortunade en provenance d'Agen. Au début du XVème siècle, un chef reliquaire d'orfèvrerie remarquable fut confectionné pour les conserver.
Une chapelle qui abrite une bonne fontaine est dédiée à la Sainte au lieu dit Chabrignac à cinq cents mètres du bourg, au bord du très vieil itinéraire, là même où selon la légende le porteur des reliques se serait arrêté.
L'église du centre bourg, sur l'emplacement vraisemblable d'une chapelle castrale, a été rebâtie à partir du XIIème siècle autour d'un choeur roman.
Le château du XVème siècle, agrandi et remanié, a été édifié par la famille des Comtes de Lavaur de Sainte Fortunade qui le possédaient encore au milieu du XXème siècle.
Outre une majestueuse tour ronde, un très bel escalier à vis et des pièces monumentales, le château est inscrit dans un joli parc du XIXème avec orangerie devenue salle des fêtes annexe.
Les vieilles maisons nobles et bourgeoises de la ruelle du Barry-Bas s'accrochent au pied du château et de l'église dans ce qui fût autrefois la «basse-cour» de la motte féodale.
Le château Comtal est édifié sur le promontoire d’une ancienne motte féodale bien visible depuis la ruelle du « Barry-Bas ».
Une forte tour ronde de quatre niveaux couronnée de mâchicoulis est la partie la plus ancienne avec le logis attenant de l’Ouest qui a perdu sa galerie défensive. Au XVème siécle fût adjointe l’aile rectangulaire flanqué de deux échauguettes et la tour qui encage l’escalier à vis aux marches basses permettant à un animal bâté de les gravir.
L’intérieur très restauré aux XVIIIème et XIXème siècles garde des pièces monumentales aux plafonds à la française et volumes majestueux. Les cheminées de marbre du XIXème aux blasons sculptés dissimulent et remplacent celles des siècles précédents.
La tour escalier présente des encadrements de fenêtres ouvragés avec aussi des éléments de remploi et le blason des comtes orne son entrée.
Le château, propriété communale depuis 1952, abrite les services de la Mairie et des salles d’exposition et de réunions.